Etiquimpact

Le goût du défi

Ghislaine Tranchand travaille dans le secteur de l’étiquette adhésive depuis plus de vingt ans. Salariée pendant douze ans, elle n’imaginait pas se retrouver un jour à la tête de l’entreprise Etiquimpact à Luzinay. Et pourtant…

L’itinéraire de Ghislaine Tranchand tend à prouver qu’il est parfois difficile de distinguer le hasard de la détermination. Son BTS de gestion des entreprises en poche, elle est embauchée par le leader de l’étiquette adhésive. Mais au-delà des missions de gestion, ses patrons lui confient rapidement la responsabilité des plannings de production, de l’atelier, des achats… « Je me suis prise au jeu. J’ai appris beaucoup, j’ai même développé le volet commercial ! » Ce n’est donc pas un hasard si, en 2004, le dirigeant d’Etiquimpact, entreprise spécialisée dans le négoce d’étiquettes adhésives, demande à Ghislaine Tranchand de le rejoindre pour l’aider à gérer son entreprise et à développer sa clientèle. La jeune femme relève le défi avec l’ardeur et le dynamisme qui la caractérisent. « J’avais suivi une formation “Vendre autrement” proposée par la Chambre de Métiers. Mon patron m’a donné carte blanche pour développer le portefeuille clients. » Fin 2006, le dirigeant lui propose de lui vendre sa société. « Je me suis dit que c’était une opportunité à saisir. Mais j’ai jugé préférable de m’associer avec un ami fabricant d’étiquettes adhésives à Manosque afin de maîtriser aussi la production. »

Trois ans plus tard, Ghislaine Tranchand rachète les parts de son associé. En 2010, le destin frappe à nouveau à sa porte. « Le dirigeant de la première entreprise dans laquelle j’ai travaillé m’informe que son entreprise est en redressement judiciaire et me convainc de sauver ce qui peut encore l’être afin d’éviter la liquidation. J’avais trente jours pour prendre une décision et je venais d’apprendre que j’attendais mon troisième enfant… »

Le grand saut !

Parce qu’elle y voit l’opportunité d’ajouter la production à plus grande échelle à son activité et surtout parce qu’elle est une femme à relever les défis, Gislaine Tranchand prend le risque de répondre favorablement. « Au final, j’ai repris les actifs de la société, trois machines d’impression d’étiquettes adhésives, deux salariés et deux contrats d’agents commerciaux. J’ai signé la reprise en juin 2010, acheté un local à Luzinay pour héberger les machines le 11 novembre et mis ma fille au monde le 29 ! »
Forte de ses précédentes expériences, Ghislaine Tranchand assure la gestion, la production, le volet commercial et la gestion du personnel de son entreprise. Son fils Anthony, titulaire d’un DUT réseaux et télécom, émet le souhait de travailler dans l’entreprise maternelle. En femme avisée, Ghislaine Tranchand lui pose une condition : se former à ce métier. Admis en Licence professionnelle flux numériques, édition et production d’imprimés à l’INP-Pagora, à Grenoble, Anthony est pris en contrat d’apprentissage dans l’entreprise familiale. Ayant brillamment réussi sa Licence en septembre 2013, il est aujourd’hui salarié à temps plein d’Etiquimpact et responsable de la production. Sous l’œil exigeant de sa mère, Anthony apprend à gérer les achats, la gestion des stocks, la production et la maintenance.

Les projets de développement

L’arrivée de son fils permet à Ghislaine Tranchand de se focaliser sur le développement commercial. « Je travaille avec les industries pharmaceutique, cosmétique et alimentaire et je suis personnellement la clientèle que j’ai développée au fil des années. Je connais bien ce métier très technique et mes clients sont sensibles à la qualité des conseils que je leur apporte. J’ai aussi quatre agents commerciaux qui couvrent toute la France. En termes de communication, l’entreprise disposera d’un site Internet courant 2014. De plus, afin de suivre l’évolution du marché de l’étiquette adhésive, je vais investir dans une nouvelle machine. Il s’agit d’un très gros investissement. Au vu de mon bilan, j’ai obtenu sans problème le financement de cette nouvelle machine. Il faut croire que j’ai fait mes preuves en matière de gestion ! »

Démarche Imprim’Vert

En 2013, dans le cadre d’une démarche d’économie d’énergies, Etiquimpact a investi, avec l’aide d’une subvention de la Région Rhône-Alpes, dans des groupes de refroidissement. « Cet investissement nous permet notamment de réaliser
30 % d’économies d’électricité et de gaz tout en gagnant en productivité. En 2014, en partenariat avec la CMA Isère, nous avons fait réaliser un audit. Nous avons suivi à la lettre les recommandations du conseiller de la chambre, notamment sur la gestion des déchets. Nous avons présenté un dossier et attendons l’obtention du label Imprim’Vert. Ce label est important pour nos clients, particulièrement dans le secteur alimentaire. Même s’il est difficile de concilier vie de famille et vie professionnelle, je m’épanouis dans mon métier. Et les enjeux sont d’autant plus intéressants que mon fils va, à son rythme, prendre des parts dans la société. Du développement de l’entreprise dépend aussi l’avenir d’Anthony. Le challenge est encore plus fort ! »

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